logo

Quand l'homme et la nature fusionnent pour donner naissance à un artisanat d'exception

TOHOKU

les objets et l'âme d'un japon hors du temps

■ Paris

Du 12 mai au 12 novembre 2016
Du lundi au vendredi 9h-18h30 et le samdi 10h-13h, 14-17h

L’ESPACE ASIA
1, rue Dante 75005 Paris
tél: +33 (0)1 44 41 50 10
dante@asia.fr

Conçue par Shukuko Voss-Tabe, une exposition unique d'objets du quotidien rassemblés par Yöko Tanaka et élaborés par des artisans qui vivent au rythme de l'âpre climat du nord de l'île de Honshu. Ici point de coton ni de soie, les hommes se sont donc tournés vers la nature pour donner vie aux objets de tous les jours en tissant paille et racines, en travaillant vieux papiers, écorce ou cuir et en forgeant le fer. Chaque année d'étonnantes fêtes animistes racontent leur lien indéfectible avec la nature.


In this new exhibition, Amities Tissées has put together a unique collection of daily objects from the Tohoku region. Carefully selected by Yoko Tanaka, the objects are works of impressive craftsmanship by the local artisans who have adjusted their way of life to the harsh climate of the region. The craftsmen of Tohoku turn to nature and make their objects out of root and bark, in lieu of cotton or silk, while also working leather, recycling paper and weaving straw. Every year, amazing animist celebrations take place to demonstrate further this determined connection with nature.

L'AMASAGI ZENMAI TSUMUGI
Technique présente dans le département d'Akita.
Matières utilisées : soie, fougère japonaise, duvet d'oiseaux vivant au bord de l'eau.

L'amasagi zenmai tsumugi est un textile traditionnel tissé non seulement avec du fil de soie, mais comprenant également du duvet végétal et animal qu'on trouve à portée de main. L'infime quantité de duvet qui entoure les plants de fougère est soigneusement récolté pour être enroulé autour d'un fil de soie qui, lui-même, est tissé avec du duvet d'oiseaux vivant au bord de l'eau. Un tel tissu en dit long sur la dureté de la vie que menaient dans le temps les habitants de la région du Tôhoku. L'amasagi zenmai tsumugi est à la fois léger et chaud, il est imperméable et résistant aux insectes. Les points marron, qui sont la trace du duvet de fougère, et la couleur naturelle de la soie lui donnent une tendre chaleur. La technique, qui s'était éteinte au début de l'ère Shôwa, a ressuscité après cinquante ans de sommeil.

AMASAGI ZANMAI PONGEE
Akita Prefecture
Materials: Silk, ferns, waterfowl down

This famed pongee is made not only from silk but also from the "hairs" of local plants and animals. The floss of young Japanese flowering ferns are removed one by one and are entwined with silk thread, along with the down of waterfowls, and woven into kimonos found only in the Tohoku district. Although the additional materials were originally used because cotton was scarce, they also help repel insects and result in light, warm, and water-resistant fabric. Sporadic patches of brown fern floss blend naturally and tastefully with unbleached cotton. Production of amasagi zenmai pongee was discontinued at one point but was revived after a hiatus of about five decades.

L'OBI EN DAIFUKUCHO (textile en papier)
Technique connue dans le département de Yamagata.
Matière première : papier japonais.

Cette ceinture a été exécutée en réutilisant le papier japonais qui constituait les pages d'un journal de bord d'une maison de commerce. C'est dire la qualité du papier japonais et sa solidité. Le papier du daifukuchô est coupé en fines bandelettes et tortillé serré pour constituer des fils, qui seront ensuite tissés avec des bobines de soie. On voit ici une des astuces qui permettait d'obtenir du tissu à partir de différentes matières, dans une région où la culture du coton n'était pas possible. Le grand charme de ce tissu est la présence discrète de traces d'encre de Chine noire ou rouge de l'écriture. Il est aussi léger, chaud et solide. Plus on le porte, plus le papier japonais se bonifie.

DAIFUKUCHO OBI (paper sash)
Yamagata Prefecture
Material: Washi paper

This kimono sash was made from recycled daifukucho, the account books kept by merchants. That such items could be used to make a sash attest to the durability of washi paper and the skills of papermaking artisans. The obi was made by cutting the paper evenly into thin strips, turning them into strings of paper, and tying them together with silk thread. Daifukucho obi is an ingenious solution to the scarcity of cloth in the Tohoku district, where cotton did not grow. Black and red writing faintly appears on the surface, giving character to each obi. They are light, warm, and durable, and the rich washi texture deepens with continued use.

LE KARAMUSI-ORI
Technique existant depuis la période préhistorique de Jômon, présente dans le département de Fukushima.
Matière utilisée : ramie.

Le karamushi-ori est aussi un des tissus les plus anciens du Japon. Les fibres utilisées pour le karamushi-ori se trouvent sous la peau de la tige de ramie. On en fait du fil qui sera ensuite tissé. A l'heure actuelle, la production de ramie n'est plus assurée au Japon que par la région de Yaeyama, avec le fameux Miyakojima, dans le département d'Okinawa, et, en ce qui concerne le Honshû, le seul Shôwamura, dans le département de Fukushima. Depuis environ six siècles, Shôwamura, où la tradition ancestrale de la fabrication de fil de ramie d'une qualité exceptionnelle s'est transmise quasi intégralement, est le fournisseur de la matière première de l'Echigojôfu, un tissu de qualité très recherché l'été. Les techniques de production de la ramie et d'extraction de ses fibres du Shôwamura sont protégées par l'Etat en tant que savoir-faire traditionnel. Les tissus en ramie ont un lustre exceptionnel et sont frais et agréables à porter l'été.

KARAMUSHI WEAVING
Fukushima Prefecture (since Jomon period)
Material: Karamushi ramie

Another fabric whose origins go back to prehistoric times is that made from the fibers of the karamushi plant, a variety of ramie. The only places that continue to grow karamushi today are Miyakojima and other islands in the Yaeyama district of Okinawa and the village of Showa in Fukushima. The process of making high-quality karamushi thread in this village has remained virtually unchanged over the past six centuries. Showamura is a major supplier of the thread used to make Echigo jofu, a high-quality fabric for summer wear. Showamura's karamushi cultivation and its obiki method of removing the fibers have been designated by the national government for preservation. Karamushi fabric is highly lustrous and is cool to the touch.

LE SASHIKO
Technique existant depuis le XIXe siècle dans les départements d'Aomori et de Yamagata.
Matières utilisées : lin et coton.

Une activité manuelle inventée par les femmes qui ont vécu les longs hivers enneigés de la région du Tôhoku. Il s'agit de la réexploitation d'une technique, au départ à seul but utilitaire, de réparation et de renforcement des vêtements de tous les jours et des tenues de travail, le sashi. Dans la région du Tôhoku, le climat était trop froid pour la culture du coton. Le tissu de coton y était tellement précieux qu'il y eut même des périodes où le port de vêtements en coton par les classes populaires fut interdit. Puisqu'elles ne pouvaient pas se vêtir de coton, les femmes brodaient au point devant avec des fils de coton les pièces de lin qu'elles tissaient. Cette technique permettait de donner un semblant de chaleur au lin. Ainsi les femmes elles-mêmes et leur famille portaient ce genre de tissu durant l'hiver. La broderie présentait aussi l'avantage de renforcer les tissus, rallongeant d'autant leur espérance de vie. Né de l'astuce des femmes du nord, le sashiko est aussi l'expression de leur amour pour leur famille. Plus tard, les femmes des milieux ruraux ont créé de nombreux motifs végétaux ou animaliers extrêmement décoratifs, inspirés directement de leur environnement. La précision et la méticulosité de leur technique à exécuter ces motifs réinterprétés dans un style géométrique forcent l'admiration.

SASHIKO EMBROIDERY
Aomori and Yamagata Prefectures (since nineteenth century)
Materials: Linen, cotton

Sashiko was originally made by women during the months of heavy snowfall to repair torn daily garments and work clothes. Cotton did not grow in the colder climates of the Tohoku district, and for a period commoners were prohibited from using this valuable material. Employing a special sashi technique, cotton was threaded into linen fabric to make them warmer. Embroidered patches were applied to reinforce work clothes, helping people survive the frigid winters. These functional items also expressed women's love for their families. Many of the patches were made in the shape of flowers and animals, which evolved into highly decorative designs and sophisticated geometrical patterns.

LES PANIERS
Le travail de vannerie est présent sur l'ensemble de la région du Tôhoku (départements d'Aomori, Akita, Iwate, Yamagata, Fukushima et Miyagi).
Matières utilisées : vigne du Japon, akébie à cinq fleurs, noyer, érable.

La région du Tôhoku a la réputation d'être le royaume des lianes et sarments. De tout temps des paniers ont été tressés avec des matériaux naturels, sarments de vigne du Japon, d'akébie à cinq fleurs ou écorce de noyer et d'érable. Ces matériaux étaient cueillis à des moments précis de l'année : les sarments de vigne du Japon et l'écorce de noyer entre juin et juillet, durant la saison des pluies, période où les arbres de la forêt sont les plus vivaces, ou bien vers la fin de l'automne pour les sarments d'akébie. Les longues opérations manuelles de séchage au soleil, d'assouplissement des matériaux, découpe et tressage, se faisaient et continuent à se faire durant l'hiver, lorsque les travaux des champs connaissent l'accalmie. Ces paniers qui, dans le temps, servaient aux travaux des champs, ont changé de forme et ont trouvé place aujourd'hui dans notre vie de tous les jours. Ils ont une durée de vie d'au moins trente ans. Plus on les utilise, plus leur lustre augmente, à tel point que les sarments de vigne du Japon pourraient être confondus avec du cuir de vache.

BASKET WEAVING
Tohoku District (Aomori, Akita, Iwate, Yamagata, Fukushima, and Miyagi Prefectures)
Materials: Wild grapevine, akebi, walnut, painted maple

The Tohoku district is considered the "vine capital" of Japan, where baskets of all types have been produced using such natural materials as akebi and wild grapevine, along with the wood and bark of walnut and painted maple trees. Wild grapevines and walnut bark are harvested during the month-long rainy season in June and July, when the forests come alive; akebi, meanwhile, is gathered in late autumn. Making baskets is a time-consuming process that involves drying the materials in the sun, tanning, cutting, and weaving. As such, it was usually done during the winter months, when there was little farm work to do. Although baskets were essentially farming tools in the past, new varieties are now being produced for use in urban settings. They generally last for more than 30 years, and the longer they are used, the glossier they become. With age, baskets made from wild grapevines can appear to have been made of leather.

LE SHINAFU
Technique existant depuis la période préhistorique de Jômon, présente dans les départements deYamagata et Niigata.
Matière utilisée : Shina no ki ou hêtre japonais (Tilia japonica, poussant essentiellement dans les massifs faisant face à la mer du Japon)

Le shinafu fait partie des tissus les plus anciens du Japon, des fragments en ont été découverts lorsde fouilles de sites préhistoriques Jômon. Lorsque l'écorce est détachée de l'arbre, on prélève sur la face interne de celle-ci de fines couches de fibres, qui, après des dizaines de manipulations, constitueront le fil qui servira à un tissage minutieux. Expressif et fleurant bon le bois naturel, le shinafu est un véritable tissu de bois. Le tissage en est à la fois aéré et solide. La couleur naturelle du bois augmente de lustre avec le temps. Léger, respirant et résistant à l'eau, le shinafu a été tressé en corde pour fournir des ustensiles de la vie de tous les jours. Il a aussi servi à la fabrication de vêtements. La chaleur du bois, son allure naturelle en font un tissu qui continue à séduire le public.

SHINAFU (linden fabric)
Yamagata and Niigata Prefectures (since Jomon period)
Material: Japanese linden (tall deciduous trees growing in mountain regions along the Sea of Japan)

Shinafu has been unearthed from Jomon-period ruins, indicating that it has been used since prehistoric times. It is made by stripping the bark of linden trees and removing the thin layer of surface fibers. The fibers are made into thread in a process requiring dozens of stages and then painstakingly hand-woven into fabric. Shinafu cloth is very expressive, retains its woody aroma, and has a natural beauty, its resilience and luster deepening with time. It is light, breathes well, and is water resistant, making it suitable for use as clothing and also as rope. People continue to be charmed by shinafu's warm and pleasing natural texture.

Expositions Archives